N’y a -t-il rien de plus stable qu’une relation avec sa banque? Ce n’est pas l’expérience qu’a faite une lectrice domiciliée dans le canton de Schwytz. Le 12 décembre 2023, la banque Raiffeisen de Lavaux lui signifie par courrier la clôture de sa relation au 31 janvier suivant. Motif? «En raison de notre politique commerciale et en application de l’article 17 de nos conditions générales.» Cet article stipule clairement que «La Banque peut résilier des relations d’affaires avec effet immédiat».
Cela fait pourtant plus de 20 ans que notre lectrice est cliente. Elle y détient notamment un compte-titres et une part de sociétaire. Elle y a eu une hypothèque et une garantie de loyer de 9000 fr. C’est la clôture de cette garantie de loyer qui a conduit à cette rupture brutale, selon elle. «La garantie avait été bloquée par le bailleur à la fin du bail. Fin novembre dernier, au terme du délai légal d’une année, j’ai demandé à la banque de la libérer. La banque a refusé de s’exécuter.»
En revanche, elle a suggéré, étrangement, à notre lectrice, «de déplacer ma relation à la coopérative proche de mon domicile alémanique. Or, j’ai vécu quatre ans à Zurich dans le passé, et jamais cette suggestion ne m’avait été faite». Aussi a-t-elle refusé la proposition. La lettre de résiliation de la banque est arrivée quelques jours plus tard.
Interrogée par notre rédaction, Raiffeisen a d’abord exigé que sa cliente signe non pas une, mais deux procurations (une pour la caisse régionale, l’autre pour Raiffeisen Suisse) la déliant du secret bancaire. Puis elle a argué de ses fameuses conditions générales pour garder, néanmoins, le silence sur sa motivation réelle de fermer le compte de sa cliente. Il est en effet plus commode de se murer dans le silence que d’admettre qu’on a chassé une cliente un peu trop remuante et qui n’avait rien à se reprocher!
Ce n’est que sur demande express de notre rédaction que la cliente a finalement pu savoir ce qu’allaient devenir son compte-titre et sa part de sociétaire. En l’occurrence, elle offre la gratuité du transfert des titres vers une autre banque. Quant à la part sociale, la cliente peut la «restituer» et en sera remboursée. De loin pas de quoi compenser les dégâts commis par la banque Raiffeisen et sa coopérative de Lavaux: on ne voit pas quelle confiance le client peut encore accorder à une banque qui l’éjecte du jour au lendemain pour un oui ou pour un non.